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Blog de JCB N°1.
27 avril 2011

2011 - SOUSSANS - UNE BELLE HISTOIRE.

 

Dans la catégorie:"Rétros - JCB - Frère - Soeur - Famille" voici la 3ième partie intitulée:

"SOUSSANS - UNE BIEN BELLE HISTOIRE"

 

Après Villandraut, il y a quelques temps, voici aujourd'hui un deuxième coup de coeur, cette fois, pour Soussans. Entre Bordeaux et Pauillac, cette petite commune de la Gironde se situe au coeur des vignobles médocains. C'est ici que se trouve l'essentiel des terres du fameux Château Margaux, symbole universel d'un vin mondialement connu. De part leur situation, une grande partie des vignes de Soussans bénéficie ainsi de l'appellation "Margaux contrôlée"

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Les vignobles du Médoc - Au fond SOUSSANS et son clocher 

 

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A quelques kilomètres de SOUSSANS: le célèbre Château Margaux.

 

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La fameuse étiquette.

 

L'ORIGINE DE LA FAMILLE BOUTAIN.

La ville de Soussans est intimement liée avec l'histoire ancienne de la famille Boutain. Dès le 28 février 1815, les registres paroissiaux font état de la naissance de Jean Boutin (in) et un acte officiel stipule que Le nommé Jean Boutin possède par ses parents une habitation à Soussans au lieu dit "Grand Soussans". Ce dernier se marie en 1854 et aura la même année un fils: François Boutain (ain), lui-même sera le père de Léonce qui naîtra le 19 novembre 1877, toujours au lieu dit "Grand Soussans", dans la petite maison d'en bas. Ce dernier sera mon grand-père. A 19 ans, le 1er avril 1896, Léonce en quète de travail, rejoint l'Île Verte au coeur de l'estuaire de la Gironde pour travailler la vigne. Malheureusement, dans les années 1900, frappées par le phyloxéra et de terribles gelées, les vignes vont disparaître pendant de nombreuses années. Il faut donc chercher de nouvelles activités...ainsi, Léonce fait de petits travaux et devient muletier. Sur cette île, Léonce fait aussi la connaissance de Jeanne Saint-Martin (appelée Elise en famille) avec laquelle il se marie le 27 aôut 1902, à la mairie de Gauriac. De leur union, trois garçons vont naître: Jean-Albert le 29 Août 1903 qui sera mon père, puis Jean-René le 05 juillet 1908 (qui sera plus tard mon parrain) et Elie le 04 avril 1919.

 

Rétro - 1911 - Gauriac - Mon père ses parents et la famille St Martin

Photo prise en 1913, sur le perron du Château de l'Île Verte (aujourd'hui, ce château a disparu)

La famille Saint-Martin est au complet. On reconnaît à gauche, Léonce Boutain (mon grand-père) marié avec Elise Saint-Martin, à ses côtés. Assis sur les marches, leurs deux fils, à droite René (5 ans) qui sera mon parrain et à gauche Albert, âgé de dix ans, qui sera plus tard, mon père.

  Pendant toutes ces années, la famille Boutain travaille et exploite une terre fertile et vit, loin de tout et en totale autarcie, grâce aux produits de la terre, mais aussi l'élevage, la pêche et la chasse. Isolée au milieu du fleuve, l'Île Verte ne possède, à cette époque, ni école, ni commerce, ni médecin, ni administration...il faut rejoindre Gauriac (le centre administratif) par l'estuaire, au moyen de frèles embarcations, pour trouver les bases d'une vie normale. En 1915, Léonce est mobilisé et doit rejoindre "le front", en Alsace puis dans les Vosges, où il connait l'impitoyable et inhumaine vie dans les tranchées. Heureusement, fin 1917, il retrouve toute sa famille et reprend les activités dans les îles qui connaissent une période favorable.  Dès 1918, Léonce achète quelques parcelles de vignes au "Grand-Soussans". En 1919, Albert a 16 ans, René a 11 ans, la naissance d'Elie porte à trois garçons les enfants de Léonce et Elise

Rétro - 1934 - Soussans

 En 1935, une partie de la famille réunie au "Grand-Soussans" pour les vendanges. 

 Progressivement, au début des années 1920, les activités de l'île Verte vont péricliter et amener les familles à quitter l'île.  En 1928, un contrat de "donation partage" est établi par François Boutain en faveur de son fils Léonce et de son petit fils André dont le père, Daniel, est mort à la guerre le 25 septembre 1915. Léonce hérite alors de l'habitation et des propriétés de "Grand Soussans". 

Rétro

Scène de vendanges à Soussans en 1939. A gauche, Léonce porte la hotte, à ses côtés Elise,

au premier rang Paulette, à ses côtés: Annie. Albert: mon père et Marie: ma mère, sont derrière.

Ainsi, le 2 décembre 1928, pour la famille Boutain, le retour à Soussans est effectif. La maison familiale de "Grand Soussans" sera achetée en 1929, date gravée dans le ciment à l'entrée de la cuisine. Désormais, la vigne a reconquis ses droits et permet la reprise totale des activités. Léonce trouve du travail, notamment à la Société CPK qui fabrique des pylones électriques, puis, il achète, remembre et exploite quelques nouvelles parcelles de vigne. Albert, l'aîné de la famille se marie le 5 juillet 1929 avec Marie Laborde et part, dès la fin du mois, occuper un poste de douanier à la frontière belge. Une vie nouvelle reprend son cours à Soussans. Plus tard, René et Elie quitteront à leur tour Soussans, ils sont mobilisés en 1939 et vont ouvrir, dès leur retour de la guerre en 1942, des épiceries à Bordeaux, avant de se marier. Les grands parents: Léonce et Elise, de leur côté, vont continuer et intensifier l'exploitation de la vigne jusqu'à leur retraite.

Rétro - Mariage Elie et andrée

En 1943, Elie épouse Andréa. Grâce à eux, Soussans est sauvé...

La belle histoire de Soussans aurait pu se terminer comme ça...mais Elie, le plus jeune fils de Léonce, ne l'a pas voulu ainsi. En 1943, revenu de la guerre, ce dernier se marie avec Andréa Hernandez, une jeune espagnole, charmante, courageuse et volontaire. Le jeune couple ouvre une nouvelle épicerie au 39 rue François de Sourdis à Bordeaux,  qui va connaitre un retentissant succès. Ensemble, et malgré le débordant travail de l'épicerie, ils décident de garder Soussans et de continuer l'exploitation de la vigne. Les années  d'après guerre permettront ainsi à toute la famille de se retrouver, chaque année, début octobre à Soussans, pour les fameuses vendanges...

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La maison des grands-parents au "Grand-Soussans".

Je me souviens très bien, à partir de 1945, après la Libération, de quelques anecdotes qui s'entremêlent, au coeur de mes souvenirs d'enfance. Dès l'âge de cinq ans, les déplacements à Soussans sont pour moi, restés gravés dans ma mémoire. Ainsi, je nous revois très bien prendre à Bordeaux le pittoresque train à vapeur en direction de Pauillac. Tard le soir, à la gare de Soussans, le grand père Léonce nous attendait avec la charrette tirée par la mule "Martine", avec bagages et couvertures nous prenions la direction du "Grand Soussans" où la famille nous attendait. Pour les vendanges: nous étions une trentaine, une partie de la famille bien sûr, des amis mais aussi les cousins espagnols de la tante Andréa étaient là, en renfort. Dès l'aube, le grand père procédait à la répartition des tâches et le travail s'effectuait dans une étonnante bonne humeur. Les repas étaient des moments très attendus par tous. On dégustait les huîtres de Gujan, amenées par mon père, les entrecôtes grillaient sur les sarments, les gigots soigneusement découpés baignaient dans leur jus autour des haricots verts, Léonce ouvrait les bonnes bouteilles et la grand mère Elise veillait sur tout. Tard le soir, les chansons résonnaient jusqu'au loin, dans les vignes et j'entends encore mon père chanter magistralement, avec son copain: Bernardeau "Le béret", " Sous les ponts de Paris" ou " On n'a pas tous les jours vingt ans", chansons reprises en choeur par tous les convives. A l'heure du coucher, pas de "chichi": femmes et enfants dormaient sur des matelas, à même le sol dans les chambres. Les hommes de leur côté, se répartissaient dans les foins du grenier, au-dessus de la mule. Plus tard, à partir de 1950, mon oncle Elie, conduisait une camionnette et portait et ramenait à Bordeaux toute la famille. Le dimanche soir, après les rituelles et interminables parties de billard, auxquelles s'adonnaient les hommes du côté de Labarde, nous repartions tard dans la nuit, les enfants entonnaient alors de joyeuses chansons..." Sombréros et mentilles", "La cabane au Canada" et "Qu'il fait bon chez vous Maître Pierre" etc..Eliane, Maïté et Michel, entre autres, s'en souviennent évidemment...Quels souvenirs!!!

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 Devant son épicerie, on reconnait Elie avec le tablier blanc.

Elie et Andréa auront quatre enfants, Eliane, l'ainée née en 1944..., prendra toute jeune, une importance déterminante dans la direction de l'épicerie. Tous les matins, à trois heures, elle part avec son père faire "Les Capucins" puis toute la journée le travail dans le magasin. Maïté, quelques années plus tard, ne tarde pas à lui emboiter le pas. Michel, pour sa part, né en 1946 va continuer des études et réussir pleinement une carrière dans le contrôle aérien. Jean-Marc qui va naître, plus tard, en 1956, se sentira, tout jeune, profondément investi par l'amour de la terre...De solides études à "La Tour Blanche" lui permettent d'obtenir un diplôme d'oenologie, il acquiert ainsi une nécessaire notoriété qui l'amènera, tout naturellement à faire prospérer les affaires de Soussans. Encore une fois le virus de la terre familiale est le plus fort. Après Léonce et Elise qui s'occuperont de Soussans jusqu'en 1956, ce sont Elie et Andréa qui continuent l'exploitation, en plus de l'épicerie à Bordeaux (Comment ont-ils pu faire tout ça ???) 

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Grâce à son professionnalisme, Jean-Marc  conduira sa propriété vers les sommets.

Nous sommes en 1978, ses études terminées, Jean-Marc a alors 22ans, l'âge rêvé pour se lancer à corps perdu dans l'exploitation de la propriété du Médoc. En 1980, par donation de son père avec l'accord de son frère et de ses soeurs, Jean-Marc hérite de toutes les terres et vignes de Soussans. Désormais, il peut donner libre cours à son énergie et sa volonté de faire prospérer les propriétés familiales. En quelques années, il rachète des parcelles - Entreprend la réfection des chais et les modernise - Labellise son vin qui est commercialisé sous l'appellation "Château Pichecan" Boutain propriétaire à Grand Soussans, appellation Margaux contrôlée - Il rachète une grande et belle propriété qui jouxte l'ancienne: c'est le pittoresque Château du "Grand Soussans" qu'il va entièrement rénover.

 

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Une étiquette du Château Pichecan 1986.

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En 1987, Jean-Marc épouse Patricia.

 Entre temps, en 1987, Jean-Marc s'est marié avec Patricia, une médocaine enracinée dont le père est aussi viticulteur. De leur union, vont naître deux garçons: Julien en 1989 et Dorian en 1991. Jusqu'en 2004, l'exploitation va battre son plein et connaître sans discontinuer une longue période de rêve. Cette année là, Jean-Marc décidera alors de mettre toute son exploitation en fermage, car les perspectives de commercialisation des vins s'avèrent désormais aléatoires, une sage décision au regard des orientations mondiales qui secouent l'avenir des fameux vignobles médocains. à ce moment là...

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 Dans sa cuisine de la maison de Soussans, la tante Andréa, ici avec Bernadette, porte bien ses 89 ans.

Aujourd'hui, en 2011, Julien a 22 ans et Dorian 20 ans. Jean-Marc, leur père, prépare une donation pour ses enfants. Si Dorian va probablement s'orienter vers les études, Julien a déjà fait son choix, il restera à la terre familiale, il s'occupera des propriétés, le Médoc et Soussans sont sa vie.. Depuis tout petit, il a appris aux côtés de son père les moindres rouages de la vie à la campagne. Planter, semer, récolter, conduire les tracteurs, les réparer, il faut savoir tout faire, il faut aimer la vie au grand air, il faut aimer le travail dur et difficile, il faut surmonter les caprices de la nature...Julien sait tout cela...Après Jean, François, Léonce, Elie, Jean-Marc, voici donc Julien prêt à poursuivre le sillon tracé par ses aîeux depuis 1815 et sûrement bien avant...La belle histoire des Boutain du "Grand Soussans en Médoc" va donc se poursuivre...ainsi va la vie... 

Image-3524624-108856229-2-WebSmall_0_2fd3ae5265e9669410df26631bdb9425_1Amaury et Antoine à Soussans

A côté des vignobles, Amaury et Antoine ont découvert l'élevage de canards de Jean-Marc et Julien.

 Il m'aura fallu quelques années pour me décider à approfondir l'histoire de la famille Boutain: ma famille...Plusieurs raisons à cela: La première, la plus forte: l'étroite relation sentimentale avec Soussans et l'amour des terres médocaines, berceau de mes ancètres; l'intérêt porté par la tante Andréa avec tous ses souvenirs et photos; la participation de Jean-Marc qui a conservé de nombreux documents; plus récemment, les archives précises d'Alice Saint-Martin: "Mémène", ont permis, grâce aussi à de nombreux contacts et visites de reconstituer une partie des péripéties de la belle aventure de la famille Boutain. Tout récemment, Fabrice a repris contact avec le cousin Patrick, ce dernier possède lui aussi, depuis longtemps des documents fort intéressants, il a même ébauché un arbre généalogique, qu'il m'a communiqué et qu'il compte bien continuer. C'est sûr !!! on va avancer...Amaury et Antoine, les deux jeunes enfants de Fabrice connaissent bien Soussans où je les ai amenés à plusieurs reprises, peut-être ont-ils contribué aussi, tous les trois, à accroître l'intérêt que je porte désormais à ces recherches.

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 Autour de la table, dans la véranda de Chante-Cigale à Gujan, en juillet 2011, on parle de la famille BOUTAIN.  

 Aujourd'hui, le travail est en cours, l' arbre généalogique de la famille Boutain a vu le jour. Merci déjà à tous ceux qui contribuent à le compléter. Merci à Régis, mon neveu, qui le met en forme et assure la réalisation et les améliorations informatiques chaque année. 

A la lecture de ces quelques lignes, vous tous: les membres de la famille: vous vous devez de réagir et de corriger ou apporter les informations qui vous paraissent nécessaires...Je suis aussi preneur d'anciennes photos...Il vous suffit de me les communiquer... 

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Dans sa petite maison, vers le port de Soussans, Lala: avec à sa gauche "Mémène" Saint-Martin et à sa droite: Paulette et Jean-Claude.

Un mot pour finir concernant Marie Dubosc (en famille Lala) que nous avons rencontrée, chez elle, rue du Port à Soussans en octobre 2011. Elle est née le 14 mars 1915 à Cantenac et va donc allègrement vers ses 97 ans. Elle s'est mariée le 20 janvier 1934 avec un frère de Léonce, Jean Boutain (en famille André: décédé le 22 décembre 1956) La doyenne des "Boutain", est aussi la doyenne des soussannais. Elle possède bon pied, bon oeil et toute sa mémoire.

FIN DE L'EPISODE.  

J-C B.

Dans la catégorie rétro " JCB, grands parents, parents, frère, soeur" vous venez de lire le 3ième épisode qui s'intitule " SOUSSANS, une belle histoire". Cet épisode constitue le 41 ième post* du "Blog de JCB".

Les écritures, les photos, les mises en forme diverses de l'épisode ont été achevées le 14 décembre 2011. La mise en ligne finale sur le blog a eu lieu, grâce à un post rétro du 27 Avril 2011.  

*(un post rétro indique en haut et à gauche du message, la date que l'auteur a choisie pour la publication sur le blog. Cette date permet de respecter l'ordre chronologique des évènements et n'a rien à voir avec la date à laquelle le texte a été achevé)      

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Commentaires
B
merçi a tous pour cette belle histoire, qui est celle de ma famille, (annie fille de lala a Arcachon)
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